Le Panama ou les aventures de mes sept oncles Blaise Cendrars

jeu                         :    Kristof Lorion  

Mise en scène, musique      :    Stefano Fogher 

Son                         :    Emmanuel Gilot

Lumières                    :    Sébastien Piron

Captation vidéo             :    Stéphane Pachot

Stefano Fogher joue : bassello, tamburiça, mandoline, cor d'armonie, armonica, boucles, voix

 

revue de presse 

 

 

On espère vous montrer un poète qui démolit les pianos, s'embarque sur le Volturno, trouve une ancre au milieu de la jungle avec son copain Bertrand, barman au Matachine. Cette écriture : des voix ! des corps ! des lumières !

 

 

Dans mon effort d'intégration élective, la rencontre avec Cendrars fut fondamentale :  il m'a apporté le verbe-action, la parole-image, l'ellipse-parfum et bien plus. Avec modestie et tendresse j'ai déjà amené sur un petit plateau la force de la Prose du  transsibérien et l'outrecuidance blasphématoire des Pâques à New York. Mais voici venu le moment ou ce Panama exige corps, texte, musique et image sur une scène plus grande, beaucoup plus grande où Kristof pourra incarner Blaise et que moi je pourrais jouer entre les gouttes des silences et les pierres des mots.

 

 Coup de revolver !

 Après Les Pâques à New York et La prose du transsibérien voici venu le moment d'affronter le plus difficile des trois grands poèmes de Blaise Cendrars.

 Le plus difficile parce que le plus riche

d'acrobaties elliptiques, de flashbacks métaphoriques, d'oxymores virtuels, de pléonasmes potentiels, de répétitions inédites,de morses, baleines, nuages, lion, chimpanzés, serpents, mouches et bêtes antédiluviennes,automobile, paquebot et trains,comtesse, putains et Russe sympathique et autres bêtes étranges…

 Coup de revolver !

 C'est le crack du Panama qui fit de moi un poète

On le croit volontiers : un artiste de la rupture mais grâce au jeu.

Un artiste du voyage…

… ou du voyage rêvé.

Un voyage à la poursuite des ses sept oncles qui sont au même temps mythiques, légendaires mais aussi bien vivants pour envoyer ces lettres avec les beaux timbres exotiques et les vers de Rimbaud en exergue. Ce poème pourrait être à la fin qu'une grande lettre de réponse du poète aux sept aventuriers.

 On a essayé de donner corps à tout cela : l'acteur qui joue le narrateur, qui raconte le poète qui rêve le théâtre du voyage où il y a l'acteur qui joue…

 Être à la hauteur d'un grand texte poétique, le respecter et, en même temps, le transposer sur scène n'est pas chose facile, mais, quand le poème est si fort, oh combien excitante et passionnante ! Tout à coup, par un jeu de signes imprévus, après avoir creusé et creusé, au fond du trou (oserais-je dire), l'incarnation s'opère : le poète est là, il vous parle !

C'est de la magie ! De la sorcellerie ! Et vous avez un coup au cœur : il existe mais fantôme, entité ectoplasmique prête à disparaitre par un geste de trop, une intonation, un jeu de lumières…

Attention Kristof ! Il va partir et ne plus revenir ! Quoi de plus inconstant qu'un poète, de plus 

labile que le sensible, de plus évanescent que la sensation ?

 La magie du théâtre me direz-vous.

Mais c'est qu'il faut être chamane diplômé ! Sorcier honoris causa ! Alchimiste 100 ans d'âge pour y arriver avec un tel amas de beauté écrite !

 Et comme pour toute magie, il est recommandé d'écouter les petites voix.

Un jour une des ces voix m'a dit :

- Et la musique ? -

- Quoi ? Pourquoi ? -

Je pourrais argumenter le fantastique sens du rythme de Cendrars ou bien sa liberté intuitive, sa rigueur d'écriture ou alors ces répétitions ou ces motifs qui créent des courbes dans le parcours du texte.  En fait une des premières choses qui ma touché dans cette poésie c'est la musicalité d’où l'envie de composer quelque chose qui puisse la mettre en valeur mais aussi faire danser les mots.

 Coup de revolver ! 

 

     Kristof Lorion depuis 1989 travaille avec les cies : théâtre des Blancs-Manteaux, théâtre Montorgueil, Frictions, Golovine, de l'Imprimerie, Mises en Scène, la Naïve; sur des textes d’Arthur Schnitzler, Stig Dagerman, Enzo Cormann, Charles Péguy, Leonard Cohen, Tarkos, Rimbaud, Nathalie grauwin, michel Tournier, olivier cadiot, jean Giraudoux, réjean Ducharme, j-m Coetzee, Svetlana alexievitch, Romain Weingartein et de mises en scène de Marc Praca, Brigitte Athéa, Marie-Hélène Burguer-Choï, Cristelle Martin, Jean-François Matignon, Agnès Régolo.

Dernières créations :

la menagerie de verre de Tennessee William, mise en scène Albert Clarence Simon, festival des nuits de l’enclave ( rôle de Jim)

fables, au delirium, mise en scène Nicolas Geny (rôle de la grenouille et du maitre de cérémonie)

Permafrost, de Manuel Antonio Pereira, lecture à la Chartreuse de  Villeneuve lez Avignon

six hommes grimpent sur la colline, au TMP, compagnie la naïve, rôle de Bidom

Tétralogie d'Euripide mise en scène : Christian Esnay

Dans les mises en scène de Agnès Régolo :

Cairn d'Enzo Cormann / L'Été de Romain Weingarten / Que d'espoir ! d'après Hanoch Levin / La Farce de Maître Pathelin / Enquête sur un grand chantier de Hélène Vésian.