L'association la fièvre du marais gère le petit théâtre

et la cie les planches du salut

 

La cie  les planches du salut porte le théâtre comme un manifeste, son langage comme le fruit d'une constante recherche et sa méthode qui évolue, comme outil.

Les planches sont celles d'un radeau ballotté par les flots de la réalité.

Le salut est l'invention d'un autre espace-temps que la projection du public fait vivre.

On espère la magie.

...comme une connaissance

qui sombre vers nous de cette réalité,

au point qu'un instant, emportés par l'élan,

                                                  nous jouons la vie, sans penser aux applaudissements                          

Rainer Maria Rilke

Du questionnement de l'être et du positionnement de l'artiste dans la cité, surgit le poète.

La méthode se veut au service de la poétique. Elle ne garantit rien mais invente, s'il le faut, un nouveau langage, d'autres modèles et référents.                              

Le sensible est cette scène pour la quelle nous sommes                                            

Vivants.

 

 

un micro-théâtre au milieu des vergers

une petite compagnie

un travail rigoureux et libre

des spectacles modestes et riches

des corps, des mots, des sons, des lumières


Comment expliquer un nom

C'est de l'humain qu'il s'agit. Des humains qui s'adressent aux humains mais en parlant cet autre langue qui fait appelle aux tréfonds et aux origines du sacré.

Il faut s'exclure du social. On peut, bien sur, citer la Polis (la Citè) ou le citoyen, on peut tout citer. Il peut s'agir de messages, leçons de morale. On peut tout mettre dans la même boite.

 Mais la boite noire, elle, n'existe pas dans les règles de la vie commune.

 

Dans la Cité il y a maintenant des théâtres : bâtiments fermés (sarcophages) qui

protègent l'écrin ou tout peut arriver. Tout peut nous arriver, arriver à nous, grâce

à nous, dans nous. Je suis en train de parler du public ou, pour être plus précis,

de l'assistance : le vrai faiseur de théâtre. Nous, les artisans, nous sommes

faiseurs de scène. Nous nous construisons, convoquons et faisons apparaitre, le

radeau. La mer et le vent ce sont les spectateurs. En contradiction avec tout

l'apparat concret et technique qui fait en sorte qu'il puisse apparaitre, ce Radeau

de la Méduse est prêt à sombrer à chaque instant.

Quelle fragilité ! Et pourtant c'est bien cet éphémère, ce virtuel et cette magie

que les gens assis en face, venant de leur vie sociale, cherchent et appellent

parfois.

Quelle responsabilité ! Et pourtant il ne faut pas ni céder à l'angoisse, ni charger

de poids, de garanties et de sécurité, ce plateau.

Ce n'est pas un tableau figé par sa nature cadré, mais un radeau censé sauver les

naufragés.

Et plus le Titanic du monde fera naufrage, plus nous aurons besoin des

 

                            planches du salut

 

 Stefano Fogher